Après avoir lu ici et là (y compris sur Cowblog) des avis & critiques du bouquin No et moi de Delphine de Vigan, et toujours en adéquation avec la résolution que j'ai prise (en gros moins de glandouille sur le net, et plus de lecture), j'ai acheté le bouquin Samedi dernier. Bien décidée à le trouver dans le supermarché ou je finissais mes cadeaux de Noël (dernier moment, c'est mon deuxième prénom), la couverture m'a sauté aux yeux alors même que je suis arrivée dans le rayon Livres du supermarché (Coïncidence ? I think not.) et l'ai arrachée à son étagère (qu'on se le dise, la place d'un bouquin est au chaud dans les mains du lecteur, pas en train d'étouffer, égaré au milieu de ses confrères bouquins).
Mais je m'égare, comme à l'accoutumée. Parce que je fais la maligne, là comme ça, à vous parler de la procrastination comme deuxième nature, ou encore de la libération des livres, mais j'ai fini cette après-midi même la lecture, et j'en suis sortie touchée (coulée ?). Bon, autant vous prévenir tout de suite, je ne suis pas douée pour parler de mes lectures, parce que je considère qu'elles se suffisent à elle même, et arriver après ça avec mes gros sabots et mes mots tous bêtes, je vois pas l'interêt. J'ai juste un truc à dire : demain, je vois ma meilleure amie, lectrice acharnée, et je vais lui mettre entre les mains, qu'elle me le rende quand elle voudra, du moment qu'elle le lise. Parce qu'il y a plein de choses là-dedans que je veux qu'elle lise, tout simplement.
" On est capable d'envoyer des avions supersoniques et des fusées dans l'espace, d'identifier un criminel à partir d'un cheveu ou d'une minuscule particule de peau, de créer une tomate qui reste trois semaines au réfrigérateur sans prendre une ride, de faire tenir dans une puce microscopique des milliards d'informations. On est capable de laisser mourir des gens dans la rue."
No et moi - Delphine de Vigan
Qu'on se le dise : des extraits du bouquin, j'aurais pu en recopier des dizaines, parce que j'me suis arrêtée plus d'une dizaine de fois pendant ma lecture avec des phrases comme ça. Que dire de plus ? J'me disais l'autre fois que s'il y a bien un mot qui définit, à mon sens, la situation, nos vies, c'est Absurdité. Parce que j'ai honte de moi, de m'émouvoir de la situation de No, alors que je fais rien quand je vois une No dans la rue. Oui, le monde est injuste, oui, il y a un écart tellement immense entre les pauvres et les riches, c'est devant nos yeux et c'est tellement gros qu'on le voit pas. J'veux dire, j'en fais guère plus que la moyenne. Je me rends le plus possible aux manifs, et après ? Ce devrait être un combat de chaque seconde, ce combat pour la justice, mais c'est pas le cas ! Parce qu'on est des robots, qu'on se cache derrière nos desillusions en se disant "A quoi ça va servir ?" ...
Vous voulez que je vous dise ? On est des gros cons. On nous fait croire qu'on est impuissants, et on le croit. Parce que c'est facile de se laisser couler, au moins ça nous fait une excuse. Mais on se rend même pas compte du pouvoir qu'on pourrait avoir, dans notre petit quotidien. Sauf que la notion de "Tous ensemble", on a aucune idée de comment la définir, et ça nous semble impossible de la mettre en pratique, alors que ce serait si simple...
L'autre fois, j'ai eu une idée toute con, mais alors bête comme chou. Je regardais une émission de télé, avec des gens bien habillés, bien coiffés, un plateau qui brille et tout et tout. Combien ça coute tout ça, on sait pas. Et puis y'a des gens qui sont venus, des gens qui sont sur le terrain, qui se battent. Ils ont discuté de la situation des sans-abris, pour alerter les gens. Et en retour, on les a accueilli avec des mots comme la situation économique, la crise de l'immobilier, le chômage... Ils ont débattu, et au final ils sont partis, chacun de leurs côtés, alors que tout le monde ou presque était d'accord ; cette situation, c'est intolérable. Et je me suis dit qu'au lieu de rester devant notre poste de télé, si on s'était tous levé pour faire quelque chose, si on avait pris le pognon pour faire l'émission... Là, ça aurait fait la différence. Il suffirait de faire le premier pas, un seul petit pas.
On est victimes de notre propre connerie. L'argent, c'est l'invention de l'homme, et c'est leur plus grand malheur. L'or, c'est rien. Si on avait décrété, y'a des années, qu'on se payerait avec des grains de maïs, aujourd'hui les hommes se batteraient pour des grains de maïs. Et les paysans seraient milliardaires. Mais voilà, moi la première je suis victime de ce système. La preuve, je me rebelle grâce à un bouquin que j'ai acheté alors que je faisais les courses de Noël. Quand je vous parlais d'absurdité...
en tout cas ce libre était vraiment beau .. ouaip'..
J'me demande ce que le film donne.. J'ai vu qu'il était au ciné y'a pas longtemps